Me voici désormais à Istanbul, ou j'écris dans ce Starbucks du Mall Istinye Park en périphérie de la ville.
Ce qui change pas mal du cadre de l'église autrichienne près de la frontière avec le Liechtenstein, je dois l'admettre.
Il ne va sans dire que de nombreuses choses se sont déroulées depuis mon dernier post.
Je sens aussi qu'avec ce type d'aventure étant donné que je suis à vélo et de fait tout le temps dehors, je vois beaucoup de choses, ce qui fait que tout devient très vite du passé et que le temps passe vite, très vite.
Me voila en effet à Istanbul, je viens de traverser toute l'Europe et j'ai pu profité de mon arrêt ici pour planifier la suite de l'aventure.
Ce qui fait que je peux dors et déjà me projeter sur ma traversée de la Turquie et le début de l'Asie centrale.
Me donnant un sentiment assez spécial. Je sens que je gagne en expérience et que j'en ai déjà bien plus par rapport au Achille d'il y a 2 ou 3 semaines.
Ce qui me rend aussi déjà assez nostalgique de mon début d'aventure.
Je me suis surpris avant-hier à regarder les nombreux rushs de mon disque dur, durant parfois 15 à 30 minutes chacun comme des courts métrages.
Sans voir le temps passer, sur un simple rush sans montage ni effet, en prenant comme une intraveineuse de nostalgie, mêlée à la fois je pense a une fierté d'avoir commencé à réaliser mon projet dont je rêve et travaille dessus depuis mes 15 ans.
Je ne le savais pas lorsque j'écrivais le précédent post mais l'Autriche deviendra un des mes pays préférés de mon aventure.
Même si juste après avoir quitté la Suisse, je me rendit au Liechtenstein qui pour moi c'est apparenté à un petit pays tout plat sans très grands intérêts un samedi ou dimanche soir, assez mort. Je fut très agréablement surpris le lendemain après-midi (juste après avoir fini la précédente rédaction dans l'église ou une dame m'avait donné 2 euros) de trouver tout ce qui fait de l'Autriche l'Autriche. Du moins ce que j'en ai trouvé.
Cherchant un café pour débuter ma journée, j'en ai finalement pas trouvé à contrario d'un petit local avec distributeur de lait frais. J'ai vu ce procédé depuis mon arrivée en Auvergne jusqu'à la fin de ma traversée des Alpes.
Il n'est en effet pas rare d'y voir au bords des routes ou dans les villages des agriculteurs qui vendent leurs produits que ce soit des légumes, fromages, viandes, miel, lait et autres produits de la ferme en libre service.
Ce système repose ainsi sur un total rapport de confiance entre le vendeur et l'acheteur ce qui m'a assez impressionné.
Tout cela prend des formes très différentes. c'est parfois des remorques orné de gilet jaunes ou autre élément réfléchissant pour attirer l'attention au bord des routes, parfois de simple petit frigidaire juste posé avec un petit panneau et un pot faisant office de caisse. Sinon des installations un peu plus élaborées avec un petit cabanon offrant souvent plus de choix avec distributeur de lait par exemple, un ou plusieurs frigidaire, équipé ou non de caméra de surveillance et parfois même isolé avec du chauffage !
J'ai pu profiter quelques fois de ce système pour acheter un morceau de fromage, toutefois les prix y restent assez élevés.
Les courbes de dénivelé s'affichant sur mon compteur Wahoo, ont aussi commencé à s'envoler et pour cause c'est en Autriche que j'ai traversé les Alpes. C'était certes plus dur pour les jambes et la tête, mais avec du recul je m'en suis quand même très bien sorti.
C'est arrivé à Klosterle, magnifique village des Alpes Autrichiennes où je m'étais arrêté pour faire le plein de victuailles au Spar. Tamponné mon Logbook du GWR (Guinness World Record) auprès du commissariat de police et en profiter pour passer à l'office du tourisme afin d'y acheter quelques carte postale à envoyer à la famille.
C'est là que les choses se sont un peu compliquées.
Je rentre dans l'office de tourisme, aucun problème la dame au bureau m'accueille très chaleureusement et me demande ma route. Je lui indique me diriger vers l'Est dans cette même vallée vers le col de St Christophe (qui sera d'ailleurs le plus haut jusqu'à présent à 1800m) et ensuite Innsbruck.
Et la aie aie aie, elle m'indique que la route que je m'apprête à prendre est fermée au vélo sur une grosse section étant donné que l'autoroute adjacente a été fermée sur cette même portion afin d'y réaliser quelques travaux avant l'arrivée de l'hiver.
La route étant ainsi beaucoup plus fréquentée que d'habitude et évidemment sans bande d'arrêt d'urgence cette dame insiste à mainte reprise pour que je prenne le "bike taxi". Je lui répondis alors "No, No,... No bike taxi, only leg !"
Étonné par ma réponse, je lui expliqua alors plus en détails ma démarche qu'elle compris. Elle m'indiqua alors très gentiment d'autres itinéraires alternatifs mais qui soit me faisait descendre toute la vallée jusqu'à Dalaas et encore après soit qui devait me faire emprunter un chemin pédestre ou de Vtt pour passer autour d'un petit sommet de la vallée. Bref, les deux options me faisaient faire de très grands détours de 60 à plus de 100 km.
Je décide alors de continuer sur cette route en prenant le plus possible de chemin de traverse sur cette portion.
Arrivé au col du St Christophe ce même jour, je m'en sorti pas si mal au final, je m'étais dis que j'avais bien fait de pas écouter cette gentille dame parce que j'avais réussi qu'à faire environ 10 km sur cette route très fréquentée en trouvant une petite route encore en construction le long de la départementale
Après l'effort, le réconfort !
Une fois arrivé à ce fameux col du St-Christophe j'en profite donc pour me pauser quelques instants et acheter des timbres et un hot-dog avant de rédiger mes cartes postales. C'est alors que je vit pas mal de gens passer me faisant signe de la main avec un pouce en l'air, simplement en regardant le vélo et mon attirail. Je n'avais en effet vu aucun autre cycliste ce jour-là sur ce col. Un petit groupe de retraité acheminé par autocar d'excursions touristique, intrigué par mon vélo chargé comme une mule ou presque m'interpella même. C'était là une petite occasion pour moi de présenter mon aventure.
A chaque fois je dis que je vais au Viêt-Nam parce que c'est beaucoup plus simple a expliquer qu'un tour du monde.
Et les gens percutent tout de suite, ça se prononce plus ou moins pareil dans toutes les langues et tout le monde voit plus ou moins ou c'est sans doute grâce ou à cause de la guerre.
Mon périple se poursuit ensuite sans grandes encombres dans les magnifiques vallées autrichiennes jusqu'à mon court passage à Innsbruck. Qui m’eut paru comme une belle ville assez agréable est très bike-friendly.
J’ai ensuite attaqué avec le col du Brenner sur la même journée, je m'étais donné comme objectif de passer la frontière italienne ce jour-là.
Le col du Brenner est le plus bas point de passage des Alpes. Il culmine à environ 1300m d’altitude et il est le seul passage ou une voie de chemin de fer traverse les alpes à ciel ouvert.
J’ai donc inconsciemment choisi d’y traverser les Alpes guidée par ma trace Komoot (planificateur d’itinéraire).
Je pense que je garderai pendant un moment ce souvenir de ma traversée du col du Brenner. Ce fut assez rude, la route empruntait parfois une large départementale au bord de l’autoroute peu agréable mais a ma surprise passait aussi par d’autre petite route et itinéraire cyclable adaptée à mon vélo.
C’est une fois la nuit tombée et sous la pluie que je parvins à atteindre le col, non sans mal mais avec une grande fierté d'être arrivé jusque là et d'être désormais en Italie.
Je me réjouis quasi immédiatement ensuite de pouvoir me dire que j’allais pouvoir profiter de ces quelques jours en Italie pour pratiquer mon Italien que j'apprécie exercer. Cependant je me souviendrai un peu plus tard le lendemain de mes leçons d’Italien au lycée français de Rome et notamment la partie sur la région du Sud Tyrol et globalement de la région de Frioul-Vénétie-Julienne qui de par son histoire n’a pas la même pratique de l’italien que le reste de l’italie.
Mais bon ca pouvait encore aller on me disait “guten morgen !” le matin, moi je répondais “salve !” et ça va on se comprenait. Je garde aussi le souvenir de ma nuit passée dans un tunnel de piste cyclable juste après le col et du lendemain matin ou j’ai pu prendre un délicieux cappuccino italien et me rendre compte que ça y est je commençais à aimer le café.
(du moins les bons cappuccino sucré).
Mon passage en Italie fut assez court (4 jours).
Maintenant avec le recul, cette partie de l'Europe entre la France et l’Italie me manque un peu.
La route était toujours très belle, je suis passé un bref instant dans le parc national des Dolomites inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ou j’ai pu faire la rencontre de Pete et ses camarades américains en pleine excursions Backroad (entreprise spécialisé dans le tourisme à vélo en europe).
Ce fut une superbe rencontre pour moi car cela commençait à faire un bout de temps que je n'avais pas eu d’interactions humaines (depuis l’office de tourisme de Klosterle je pense).
Bref, on a pu bien discuter avec Pete, le guide Italien et les autres (je ne me souviens plus des noms désolé). Mais c’était en tout cas super gratifiant pour moi d'être avec des gens qui ont tout de suite compris ma démarche et qui sont sur les mêmes longueurs d’ondes.
Pete en premier et ensuite le reste du groupe était vraiment très surpris d’apprendre que j’allais au Viêt-Nam puis faire le tour du monde et je pense que j’ai aussi apprécié leur coté “ THIS IS AMAZING MAN !” à l’américaine pour être honnête.
Les deux jours suivants ce sont suivis des pluies torrentielles, une chute et un téléphone HS.
Concernant la chute, rien de très grave. Je m'étais engagé sur un chemin de VTT et avec toute la caillasse qui avait plus la fatigue, le vélo peu adapté et le virage en descente je ne me suis pas raté. Je fait une petite chute qui me fera une petite égratignure sur le genou droit.
Après avoir désinfecté tout ca et fait l'état des lieux de mon vélo qui avait la roue avant désaxé et un pont de prolongateur détaché j’ai pu me remettre en route un peu plus lentement cette fois étant donné que j’avais le pansement sur l’articulation qui me gênait pour pédaler en plus de la pluie incessante qui rentrait aussi désormais dans mon surpantalon de pluie déchiré.
Le jour même de mon arrivée à Trieste, j'avais fait une assez grosse étape d’environ 140 km pour rejoindre mon objectif en profitant ainsi du denivelé qui m’était favorable en quittant définitivement les Alpes.
Avant Udine, la pluie qui ne s'était pas arrêtée ne me facilitait pas la chose, je m'étais même retrouvé devant une route complètement inondée sur un passage de rivière. J’avais tenté de traverser mais dès lors que je voyais l’eau dépasser largement le genou et avec le fort courant qui avait, j’ai préféré faire demi-tour.
Mon Iphone m’a également définitivement quitté quelques temps après avant que j’atteigne Udine.
Enfin j’eut finalement arrivé à Trieste au bord de la mer Adriatique qui fut mon objectif depuis mon départ de la Suisse. Je dois dire que la route pour y accéder malgré que ce soit une grosse départementale fut magnifique entre une falaise et le bord de mer, j’y suis arrivé pour le coucher du soleil que j’ai pas eu vraiment le temps de contempler.
Une fois à Trieste où j'ai séjourné 2 nuits dans une auberge de jeunesse, il ne s'est pas passé grand-chose. J’en ai profité pour acheter un téléphone, me reposer, laver mes affaires, faire quelques courses et planifier la suite de mon aventure avant de repartir vers la Slovénie.
Après une rude montée pour sortir de Trieste, je passe la frontière Slovene, première frontière ou j’observe une réel démarcation avec poste frontière plus portail et barbelé. J’ai ensuite fait un passage assez bref en Slovénie étant donné que je suis rentré en Croatie ce même jour.
Les paysage y était plutôt sympa. J’ai aussi pu observer que plus j'avançais vers l’ouest plus la conduite des locaux devenait sportive, c’était déjà le cas en Italie pour ma part (j’oublierai pas ce pu**** de Jeep renegade).
La Croatie fut une longue partie de ma traversée de l’Europe.
Je l’ai effectivement traversée sur toute sa longueur depuis la frontière slovene jusqu'à l'enclave de Dubrovnik. Ce qui m'a marqué c’est la densité de population. La Croatie est en effet un des pays les moins densément peuplés d'Europe. Je me suis ainsi retrouvé dans une sorte de parc national magnifique assez sauvage avec un paysage très rocheux et parfois boisé. Mais je me suis ensuite rendu compte du désert dans lequel j’était a faire plus de 50 km sans croiser un seul commerce. Il n’était pas rare non plus d’y voir des bâtiments abandonnés. Le contraste fut assez frappant lorsque je passais dans un village en ruine ou je parvins à trouver la Mairie encore en activité pour faire tamponner mon witness book, je m’en rendit compte lorsque j’attendai dans le couloir de la mairie ou de la musique occidentale y était diffusé à la radio.
Quelques panneaux et autres indications me montraient aussi une certaine implication des Etats Unis auprès de la Croatie notamment avec un projet de réseau d’eau courante.
(cf. photo, oui y’avait un 38 garé à côté).
La petite mauvaise surprise qui m’arriva quelque temps après c' était la perte de ma carte bleue et mon cuissard qui lorsque je l’ai mis à sécher sur le porte bagage arrière de mon vélo c’est entremêler dans la roue arrière et surtout le disque faisant un énorme trou sur la jambe et sur le coup me donna bien un petit coup de stress en train d’essayer tant bien que mal de débloquer le cuissard du disque et de l'étrier de frein sur une piste non goudronné, sans nourriture et à des dizaine de kilomètres du prochain village.
Au final je l’ai quand même gardé dans l’espoir de le réparer avant de le jeter en Grèce.
Je pense que malgré le dénivelé auquel j’ai fait face dans les Alpes dinariques dont j'ignorais l'existence et la pluie occasionnelle, je garderai tout de même un bon souvenir de ma traversée de la Croatie avant d’arriver près de la côte. Les plaines étaient en effet plutôt plaisantes, je dois dire que les paysans Croate m’ont semblé bien travailleurs. Je pouvais observer le long de la route les locaux soit affairés dans les champs soit en plein préparatif de bois pour faire face à l’hiver.
J’ai même pu faire la rencontre de deux sœurs dans un supermarché. L’une d’entre elles, surpris par mon jeune âge étant donné qu’elle avait un fils du même âge m’offrit même un café et un croissant pour affronter la pluie et le froid qu’il y avait dehors, ce qui fut très volontier accepté, merci beaucoup !
La fin de ma traversée de la Croatie s'est quelque peu transformée en enfer mental, il y avait une belle vue sur la mer certe. Mais la route était très fréquentée avec peu d’espace sur le bord et c’est là que j'ai sans doute eu mes plus gros moment de doute et de remise en question vis à vis de mon aventure.
Je me demandais qu’est ce que je faisais là, pourquoi j'étais là, pourquoi je faisais ça et pourquoi je suis parti de chez moi en France ou j ‘étais franchement pas si mal en fait.
Ce fut assez dur mentalement de continuer j’ai même pensé brièvement à abandonner mais je me suis rendu compte qu’au final j’avais rien d’autre à faire et qu’assez machinalement je me remettait en route quand bien même je me questionnait.
Je suis donc parvenu à rejoindre “Marko”, un canadien ou américain membre de la communauté Warmshower. C’est une application qui met en lien majoritairement des cyclovoyageurs afin que ceux qui ne voyagent pas puissent héberger ceux qui voyagent et vice versa.
Jusqu'à maintenant j’ai pu profiter deux fois de ce système et je dois dire qu’au début c’est assez spécial. J'étais surpris de pouvoir être hébergé comme ça vraiment gratuitement chez un inconnu.
Ma rencontre avec Marko n'était peut être pas la meilleur expérience que j’ai eu sur le moment mais il fut en tout cas très gentil de m’accueillir et de m’autoriser à dormir dans le préfabriqué à côté du sien. Il vit en effet au bord de la mer en Croatie, tout près de la frontière avec le Monténégro.
Il vit off the grid, donc il n’a pas l'électricité. Il en tire un peu des quelques panneaux solaires qu’il a mais sans plus, difficile pour le chauffage donc et aussi pour la douche qui est un simple bac avec un tuyau d’arrosage dans le jardin. Assez spartiate donc en plus de son âge avancé et des problèmes de santé qui vont avec.
J'étais d’autant plus gêné que je semblais donc plus à l'aise financièrement que cet homme qui m'hébergait et qui n’avait selon lui pas même les moyens de couvrir les soins médicaux dont il aurait besoin.
Il avait aussi des positions politiques très tranchées et un important stock de bouteilles d’urine à côté des toilettes sèches qui était un simple sceau avec un peu de sciure de bois.
En plus a ce moment là j'étais toujours un peu dans cet état mental décrit précédemment donc je pense que ça devait se sentir que je me forçais vraiment a faire un effort de discussion avec lui.
Le lendemain il me proposa de rester une nuit de plus pour éviter la pluie, ce que je refusa gentiment, je ne voulais vraiment pas rester “coincé là” une journée entière. Bien qu’il était très gentil, je le remercie donc une dernière fois avant de reprendre ma route direction la frontière du Montenegro. A ce moment la j’ai senti que mon passage de doute était passé et que j’était content de continuer la route donc ca allait mieux. C’était franchement cool. C’est certainement ce que je devais raconter ce matin là lorsque j’avais mon père au téléphone à la terrasse d’un café ou le cappuccino était à seulement 1,30 €.
Au Montenegro il ne s'est pas passé grand- chose. J’y suis resté 2 ou 3 jours et je n'ai malheureusement fait aucune rencontre. J’ai simplement suivi ma route le long de la côte jusqu'à l'Albanie qui était plutôt plaisante, assez fréquentée mais plaisante.
Il faut dire qu’il y avait pas mal de touristes, surtout allemand. J’ai oublié de le mentionner mais j’ai vu vraiment beaucoup de touristes allemand de la Croatie jusqu’au Monténégro que ce soit en moto, voiture ou autre véhicule aménagé.
J’ai même croisé à plusieurs reprises des rallye automobile d’anciennes voitures ou anglais, néerlandais, allemand faisait vrombir leurs vieilles auto, parfois un peu trop près de moi quand même ou même un peu trop tout court. J'en ai vu une accidenté.
Revenons maintenant à l’Albanie.
En Albanie, je fut tout de suite marqué par la subite différence de richesse avec le Monténégro. D’un coup en passant la frontiere je suis passé de riche ville cotiere a un paysage de désolation avec un sol jonché de détritus, des habitats sommere, et une femme mendiantes qui se montrait insistante a la frontiere lorsque j’essayait de prendre une photo.
Je me rendit à Shkoder ou un couple d'Américains retraité eux aussi membre Warmshower s’y sont expatrié.
Chuck et Susann ont vraiment été d’un accueil incroyable !
J’y était en meme temps que deux cycliste polonais et cela se voyait vraiment qu’il avait l’habitude d’heberger des cyclistes ! Il avait dépassé il n’y a pas longtemps le 1000ème warmshower accueillis. Si bien qu'à mon goût ils ont professionnalisé leur Warmshower !
Il ont un taux de réponse proche de 100%, il donne des indications sur les différents chemins à prendre pour parvenir jusqu'à chez eux, des porte serviette sont prévus dans la salle de bain spécialement pour les invités Warmshowers.
Il donne même les clés de leur maison pour qu’on puisse rentrer et sortir librement !
Comme le dit Chuck c’est pour faire simple un hostel pour voyageurs gratuit !
Ce que j’ai aussi adoré chez eux, c'est leurs cage d’escalier dont les murs sont complètement remplis d’empreintes de main de tous les cyclovoyageurs qui sont passés chez eux. J’ai donc évidemment ajouté la mienne, je peux ainsi dire que j’ai laissé une petite trace en Albanie !
J’ai plutôt apprécié l’Albanie. Il y avait de beaux paysages, des routes agréables, une vie très bon marché et à ma grande surprise des conducteurs assez respectueux. On me faisait aussi un bonjour ou un signe de la main que ce soit piéton, motard ou automobiliste.
A vrai dire, je ne suis pas resté très longtemps non plus en Albanie. Je me suis rapidement dirigé vers la Macédoine du nord. Après avoir dépensé mes derniers Lek (monnaie locale) pour un cappuccino dans une aire de repos, je franchis ainsi la frontière macédonienne au poste frontière “Blato” avant de trouver rapidement un lieu de camp de nuit.
Cette nuit là n'était pas la plus reposante, déjà de pars les chiens errant venu en nombre aboyer devant la tente et ensuite les dizaines d’escargot certe moins hostile mais venu se loger sur ma toile de tente en dessous de mon toit déperlant essayant ainsi de mordre/machouiller la toile et laissant leurs déjections. Mais ce n'était pas le plus dérangeant. Ce qui l'était c'était les taches d’ombre qu’il faisait avec la lumière de la lune qui me surprenait dans mon sommeil et les coulures humide qui laissaient sur la toile juste au-dessus de moi.
Je repris la route le lendemain matin en quête d’un café et d’un supermarché.
Juste avant de rentrer en ville je passa par une sorte de cimetière ou je voyais des fossoyeurs s'affairer à côté de tombes qui n'étaient que des monticules de terre.
Cela m’avait intrigué mais je pense que ce n'était pas vraiment un big deal.
Une fois en ville j’ai pu trouver une bonne boulangerie. J’en ai ainsi profité pour faire quelques achats et surtout payer avec un billet de 10€ contre lequel on me randa une énorme liasse de dinar macédonien. Je me suis senti riche, mais ce n’était pas seulement une impression car j’ai pu faire vraiment de grosse course avec ces 10€. Pour les meme achats en France j’en aurai bien eu pour 20 ou 30€.
La Macédoine du nord sera le dernier petit pays d’europe que j’aurais à traverser. Tout comme l’Albanie et le Monténégro je n’y suis passé que quelques jours.
C’est alors que le jour où je comptais quitter le pays lorsque je me suis retrouvé sur une route vraiment pas agréable. Une voie rapide très fréquentée par des camions avec pas mal de dénivelé.
Je m’arreta quelques instants pour reprendre mon souffle sur la glissière de sécurité après une énième pause. Et la je regarde derrière moi et je vois trois cycliste encore plus chargés que moi en train de me rattraper. Ils me dépassent en me demandant si tout va bien. Je leur répondis que oui et vu qu’il ne s'était pas arrêté je me permit de les suivre et de discuter un peu avec la cycliste en queue de peloton.
Et là je me rends compte de la force d'être en groupe quand même. Parce que la d’un coup j'étais absolument plus fatigué, je les suivais et je pense qu’en les voyant suer comme des boeufs et tout donner pour tracter leur barda moi j'étais en super forme.
Il s’agissait d’un couple allemand qui tractait leur jeune fille dans une remorque avec une australienne rencontrée sur la route. C’est pour vous dire la taille du cortège avec la remorque, les énormes sacoches, etc…
Bon ducoup je me suis dit qu’il y avait une raison à cette rencontre et qu’il fallait que je les aide quand même.
Je les voyais se relayer pour pousser la remorque et là je me dit “ok wow”. Ils sont chargés comme des mules avec leurs remorques en montée, il se relaye pour pousser. Il regarde derrière si y’a du trafic qui arrive et dès que y’a une opportunité bam y pousse par intervalle.
Voir des gens tout donner et peut-être aussi un plus en galère que moi ça m'a motivé ducoup je leur ai demandé si je pouvais pousser la remorque moi aussi.
Ce que j’ai fait et au final je pense que je leur ai enlevé une bonne épine du pied ce soir là !
Moi poussant Rudolf et Lotti dans la remorque on à distancé Linda et Madhi dans la côte au point de plus les voir.
Ça a été une des seules fois où je suis vraiment monté dans les tours. C’est un exercice très physique de non seulement tracter sa propre masse mais aussi de passer une vitesse en plus et de pousser la remorque avec une main.
On a pu ensuite monter le camp ensemble au bord d’un cours d’eau. Et je dois avouer que ce fut très plaisant pour moi de partager ce moment de convivialité avec cette petite famille qui me sortit l’espace d’une soirée de ma solitude quotidienne.
Un immense merci à eux 4, Linda, Rudolf, Madi et Lotti.
Je m’élanca ensuite le lendemain pour la frontière grecque plus très loin. En passant d’abord par Bitola, charmante petite ville macédonienne. J’avais d’ailleurs rencontré 30 km avant cette ville un couple franco-allemand dont la française m’avait reconnu des réseaux ! Je crois que c’est une des première fois qu’on me reconnaît comme ça !
Arrivé en Grèce, je change d’heure j’ai désormais 1 heure de décalage en plus.
La traversée de la Grèce fut un peu plus longue cette fois-ci mais étant donné que j’avais dors et déjà indiqué ma date d'arrivée à mes hôtes d’Istanbul j’avais d’autre choix que d’arriver dans les temps pour le 19 octobre.
Pas d'événement très marquant en Grèce. Je ne dirais pas que j’en garderai un super souvenir parce que les routes n'étaient pas tout le temps super, il y avait pas mal de vent et je suis surtout tombé bien malade 2 jours avant de passer la frontière turque.
Je me rends compte que j’ai en effet attrapé la classique gastro-entérite du voyageur.
Due selon moi à une erreur dont j’ai bien appris la leçon qui est de faire très attention à l’eau.
Je pense que j’ai dû me servir au moins une fois à un robinet où l'eau était contaminée.
S’en est donc suivi la pire nuit de l’aventure ou j’ai dû dormir malade dans la tente juste avant la frontière et le lendemain et surlendemain j’ai tout donné pour rallier Istanbul en 2 étapes.
Faisant ainsi plus de 200 km avec environ 1500m de dénivelé positif le premier jour, plus la maladie, plus le vent du nord-est, plus l’autoroute, c’était l’enfer ! Je pense que c’est les deux étapes dont je suis le plus fier, j’ai vraiment tout donné sur ces deux étapes jusqu'à mon arrivée à Istanbul ou je fut très chaleureusement accueilli par des anciens collègues de mon père travaillant au consulat ou j’ai pu me reposer.
A l’heure ou j’écrit ces dernière ligne je ne suis plus au Starbuck du Istinye park, je suis à Ankara. Mais je préfère garder la suite pour la prochaine publication.
D’ailleurs il faut absolument que je sois plus régulier sur ces rédactions parce que sinon ça fait beaucoup à me remémorer d’un coup et à rédiger et je trouverai ça vraiment très dommage de ne pas avoir cette trace écrite de cette aventure !
Sur ce bravo et merci si vous en êtes arrivé jusque là !
Désormais le gros défi qui m’attend est la traversée de la Turquie dans son intégralité jusqu'à la Géorgie et Tbilissi ou je dois y être absolument entre le 27 et 30 novembre pour y retrouver ma mère, ma marraine et d’autres personnes qui viennent spécialement m’y retrouver et m’y apporter une aide et un soutien très précieux !
Encore merci à vous toutes et tous pour votre soutien à travers vos likes et vos messages !
Je réponds peu souvent je sais, mais je lis tout et je vous assure que ca me fait chaud au coeur de savoir qu’on me soutient et qu’on me suit depuis la France et ailleurs !
Merci et à bientôt !
Achille
Bravo Achille, un grand merci de nous faire voyager avec toi. Ta belle aventure est une source d inspiration et de respect. Nous avons hâte de lire la suite de tes récits.
Bravo Achille, c'est impressionnant !
Merci Achille pour ton superbe témoignage, demain je vais faire travailler mes élèves sur ton recit pour qu'ils prennent conscience non seulement de ta puissance mais aussi de bien d'autres valeurs, dont l'abnégation. Tu fais ton propre Vendée, bravo et félicitations, je suis impressionne, en te souhaitant force et courage pour ton voyage.
Patrick
Bravo pour avoir le courage de porter cette aventure ! continuez à nous faire rêver en réalisant votre propre rêve.
Bravo Achille, continue comme cela et fais nous voyager !!!