top of page

Projet Kairos is not for beginners.

Dernière mise à jour : 28 janv.


Un certain concours de circonstance et une succession d'événement on fait que je me retrouve seulement maintenant en ce ce jeudi 9 janvier a vous ecrire fidèles lecteurs et lectrices.


Mes parents me disent que je fais du bien a certaines personnes avec mon aventure. Je sais ça parait bizarre dit comme ça, ou en tous cas que je peux motiver des gens dans leurs quotidiens. Mais en tous cas c’est clair que je vois que vous êtes nombreux à suivre ce que je fais et même parfois à me demander des nouvelles lors de mes longues absences sur le blog ou les réseaux. 

Et au quotidien je crois que j’en ai absolument pas conscience et que j’ai tendance à ne penser qu’a moi, ca doit etre pour cela d’ailleurs que je n’ai pas écrit depuis Ankara et surtout que même si j’adorais le faire, je répond peut souvent a vos messages. Mais c’est définitivement quelque chose sur lequel je compte travailler.


Cela étant dit, revenons au projet.


Je suis parti d’Istanbul le 3 novembre 2024.

Mon séjour dans la ville s'est plutôt bien déroulé. J’ai pu y être hébergé pendant la totalité de mon séjour. J’y suis cependant resté bien plus longtemps que prévu pour une petite histoire de colis sur lequel je ne compte pas revenir (ça a été plus que laborieux). C’est après 14 jours d'arrêt que j'ai repris le vélo en direction d’Ankara. Je dirais que le début de journée fut pas trop mal, j'avais commencé par me rendre au terminal de ferry afin de traverser le bosphore. Je dois dire que c’est assez impressionnant un cour d’eau de 2 km de large qui traverse une ville c’est quand même assez rare !


Au début c'était franchement cool de reprendre le vélo et d’enfin pouvoir me dire que j'étais en train de quitter Istanbul et de continuer mon aventure. Mais les choses ont vite commencé à changer. Même si au début ma route me faisait passer par des petits coins sympas du côté asiatique d’istanbul j’ai vite dû reprendre de grands axes avec beaucoup de trafic. Je vous fait pas un dessin grosso modo c’est comme rouler à vélo sur le périphérique mais en peut être un peux plus pire avec la circulation locale. C’est après une cinquantaine de km que je quitte enfin l’autoroute pour un peu de répit au bord de la mer Marmara non loin d’Izmit. C'était un petit bord de mer assez agréable, rien de très marquant par rapport à ce qu’on peut trouver chez nous en France mais ici rien que de trouver un endroit sans circulation pas bétonné et avec des piétons fut une reel bouffée d'oxygène. Je décide donc d’y poser le camp d’autant plus qu’il y avait toilette, point d’eau et table de picnic.

Le lendemain, rien de très exceptionnel mis a part ma première crevaison de l’aventure sur mon pneu arrière. Heureusement que je suis en tubeless, je n’ai rien eu a faire sur l’instant mais cela etait definitivement un signe annonciateur de l’usure avancée de mon pneu.

Après avoir quitté la mégapole qui fait 26 fois la taille de Paris, je me retrouve sur de petites routes de campagne beaucoup plus agréables, notamment au bord du lac de Sapanca qui fut très plaisant.

Avec pas mal de recul maintenant je dirais que la traversée de la Turquie qui fut mon plus grand pays jusqu’à maintenant c’est plutôt très bien passé. Et ce même si je me souviens m’être fait contrôler par la police, être pris dans une tempête dans un col à 1500m, faire un aller retour en car de 10h+10h à Istanbul avec le vélo ou même traverser quasiment la moitié du pays sur une autoroute le long de la mer noire.


La Turquie fut en effet un magnifique pays à traverser. Imprégné de beau paysage, d’une culture riche et d’une population à l’hospitalité légendaire, certains souvenirs resteront longtemps gravés dans ma mémoire.


Après Izmit, je suis arrivé assez rapidement en Anatolie centrale dans la province d’Ankara qui fut absolument magnifique avec ces dunes à perte de vue je me croyais vraiment sur une autre planète. Une route fermée à la circulation m’a même permis d’explorer sur quelques dizaines de km cette zone sans trafic environnant.

A un moment je me suis arrêté, j’ai posé mon vélo au milieu de la route et je me suis assis pour manger un morceau. Difficile de décrire ce moment précis mais c’était franchement pas mal.

En fin de journée je m’étais dit que j’allais faire une grosse étape d’au moins 130-150km mais finalement je me suis résignée à m’arrêter dans un village juste après un tunnel car la nuit commençait à tomber. Je m’étais assis dans un arrêt de bus en attendant désespérément de trouver un endroit où dormir jusqu’à ce qu’un homme vienne me parler. C’était un ingénieur qui parlait très légèrement anglais et qui tenta de m’aider à trouver un endroit où dormir jusqu’à ce qu’une Renault 12 (mythique en Turquie y’en à absolument partout) passe par là. Évidemment je ne comprends pas ce qui se dit mais je comprends que je dois suivre ce monsieur et qu’il va m’aider. Ce fut mon premier super accueil Turc il m’indiqua où je pouvais installer mon couchage dans une sorte de couloir du foyer rural à côté des toilettes et du local technique. Du pain béni pour moi d’être juste dans un bâtiment isolé du froid. La quasi-totalité des discussions que j’ai eu en Turquie s'est faite par l’intermédiaire de Google traduction en mode discussion si vous vous posez la question.

Il me demanda ensuite si j’avais faim, je répondis que non ça allait et il me dit qu’il m'apporterait à manger, et pareil pour le petit déjeuner le lendemain c’était incroyable. 


Après cette rencontre non loin d’Ankara je devais être à quelques jours seulement de la capitale.

La veille de mon arrivée j’ai eu ma première rencontre policière lorsque j’essayais de trouver un coin où dormir à l’abri dés température froide de la nuit. Je m’étais au début rendu dans le parc en hauteur d’une petit ville où j’ai été accueilli par 2 agents de « güvenlik » qui sont des sortes d’agents de sécurité privé soit qui on plus de pouvoir que les français soit qui se croient en avoir d’avantage. Y sont présents absolument partout dans les parcs, les gares, stations de métro, commerces, immeubles, partout. Y sont pas forcément hostiles, mais étant donné que je suis un voyageur à vélo, forcément je fait des choses que pas tout le monde fait comme vouloir dormir dans un parc ou manger dans un parking souterrain ce qui représente selon eux une menace. 

En l’occurrence dans ce parc là le binôme était gentil, l’un chasseur m’invita à prendre le thé dans leur petite cahute en attendant qu’il essaye de trouver une solution pour moi. Après j’ai eu l’occasion de discuter avec son collègue, c’était cool jusqu’à ce qui me demande de quelle religion je suis.

Je vais pas rentrer dans les details ici mais c'etait une rencontre un peu speciale quand meme.

Mais au final y était gentil et y finisse par m’indiquer un autre parc où je peux camper.


J’y vais, je trouve des toilettes publiques assez grandes, y’avait un couloir. Je décide de m’y installer étant donné qui fesait nuit noire que y’avait personne à par des chiens errant enragé aux alentours, et là après que j’ai tout sorti et que je me suis bien installé je vois des lumières bleues à travers la fenêtre…

Il se trouve que les policiers étaient en train de chercher quelqu’un dans le parc et évidemment y vont vérifier les toilettes et y me trouvent moi. Bon je vous fait pas le topo mais après une bonne demi heure à se foutre de moi et à checker mon passeport y me dise de les suivre jusqu’à un hôtel miteux où je dois passer la nuit. Au final pas d’ennuis j’ai pu reprendre ma route le lendemain direction Ankara sans problème.


À Ankara j’ai pu être accueilli par Türkay et Begum qui m’on vraiment super bien accueilli pour 2 nuit je suis même reparti avec des vivres pour les prochains jours. 

À Ankara j’ai malheureusement pas pu visiter le Mausolée d'Atatürk étant donné que je suis arrivé pendant le jour de commémoration d'Atatürk le 10 novembre mais j’ai pu bien me reposer et finir d’écrire le précédent blog. 


Après Ankara j’ai vraiment bien roulé pendant 2-3 jours je dirai, en suivant une autoroute sur le coup c’était pas très agréable mais maintenant avec le recul je me dit que c’était pas si mal au final. J’ai bien roulé jusqu’à atteindre la ville de Sungurlu. Et la pose dans la tente a 20km de la ville j’apprends que mon colis a enfin été dédouané et qu’il est arrivé à Istanbul. Du coup je prend la décision le lendemain matin de refaire le chemin inverse jusqu’à la gare routière pour prendre un car direct jusqu’à Istanbul et de faire l’aller retour pour récupérer ce colis qui m’a valu bien des misères. C’était pas trop prévu mais l’aller était franchement bien j’ai pu me poser dans un siège confortable avec un bus pas trop rempli et mon vélo bien rangé dans la soute tout en admirant les paysages que j’avais vu dans l’autre sens cette fois-ci. Le soir même j’ai pu dormir chez Hervé que je remercie chaleureusement et qui fut le professeur d’histoire géo de ma sœur lorsqu’on habitait à Rome. Le lendemain matin j’ai pu passer au lycée français assister à l’évaluation des secondes après quoi je leur ai fait une petite présentation du projet. J’en ai ensuite profité pour squatter un peu le cdi. C’était cool franchement ça faisait bizarre de revenir au lycée maintenant que c’est terminé pour moi. Après avoir récupéré mon colis, un peu de nourriture et mon vélo je me rendis de nouveau à la gare routière et hop rebelote pour un trajet de nuit cette fois ci avec des voisins chelou et une arrivée à 3h30 du matin.

A l'origine, mon plan pour la traversée de la Turquie était de passer par la Cappadoce au centre du pays. Mais étant donné que j’avais déjà fixé la date de mon arrivée à Tbilissi pour y retrouver ma mère, j'ai dû changer de plan en rejoignant beaucoup plus tôt la côte de la mer noire afin d’arriver dans les temps.


Après mon arrivée matinale à Sungurlu, la reprise est très lente. Je m'arrête au bout de 14km pour faire une pause. Et la alors que je suis assis dans un arrêt de bus, un homme vient me voir et me propose spontanément de séjourner chez lui. Au début je refuse gentiment car il est 13h et que j’ai fait que 14km mais bon vu que j'étais vraiment cuit physiquement et que je le recroise 100m après j(accepte et la pareil je suis accueilli au sein de la famille et je suis accueilli comme si j'étais le fils alors qu’y me connaissent a peine y me donne une chambre, un copieux repas, un accès à la douche et même une lessive pour mes vêtements sales.

J’ai participé au repas de famille avec le père, la mère, le fils et la belle fille sur fond de télévision qui passait des animaux sauvages comme chez le dentiste, on captait même la télévision russe. Signe pour moi, d’avancement dans mon aventure.


Quelques jours après, je me retrouve a devoir passer 2 cols à 1500m d’altitude juste avant de rejoindre la mer noire. Ce fut sans doute les cols les plus durs que j’ai dû avoir dans toute mon aventure (j'ai crié une ou deux fois), ça a dû me prendre au moins 2 jours. Il faisait froid, il pleuvait et il y avait du brouillard. J’ai marché pendant des dizaines de km.

Une fois arrivé au sommet, franchement le passage du col payait pas de mine c'était juste une petite route basique qui commençait enfin à descendre tant bien que mal. 

Je profite donc d’une super grosse descente jusqu'à Ordu que je compte passer dans la même journée.

Je commence donc à rejoindre cette fameuse autoroute qui longe la mer noire sur presque toute la longueur de la Turquie et qui est réputée par les cyclistes comme étant très peu agréable avec la météo capricieuse en plus des nombreux camions et tunnels. C’est ce que je vais très vite observer avec un tunnel de 3,8 km sans bande d'arrêt d’urgence et avec le bruit assourdissant. Franchement faire du vélo dans des tunnels d’autoroute c’est une expérience assez unique pour les nerfs que je vous recommande pas. Il faut une petite part de folie pour s’y engager… Disons qu’on a eu quelques very closes call.

Disons que dans ces moments-là, quand ça se joue à quelques centimètres, on pourrait se dire que tout peut aller très vite.


Oui je dis on car il se trouve que juste après ce tunnel caché derrière 2 camions que je n’ai failli pas apercevoir, je vois un autre bike packer visiblement en perdition avec le vélo de retourné. Je saute sur mes freins pour m’arreter dans la descente et lui demande si tout va bien, je vois direct par son accent que c’est un Francais.

Et c’est là que je fais la rencontre d’Ariel qui est parti de Bretagne pour rejoindre Erevan à vélo ou il débutera sa mission de volontariat de 6 mois. Ce fut une super rencontre j’ai pu l’aider à réparer sa crevaison au début, nous sommes allés tous les deux changer nos pneus à Ordu et on a fait quasiment tout la côte de la mer noire ensemble jusqu'à Hopa. On a pu bien tracé même si on a été très souvent trempés jusqu’aux os et gelés. On faisait souvent des petites pauses dans des restaurants/café/maison de thé avec de préférence un poêle pour se réchauffer et essayer de faire sécher les vêtements complètement trempés. On avait quand même une bonne moyenne d’un bon 100km chaque jour avec parfois un bon vent de face entrecoupé de nombreux tunnels qui faisait quand même serrer les dents.

Mais les turcs sont la plupart du temps très aidant surtout lorsqu'ils voient qu’on est en difficulté avec la pluie. On s'est souvent fait inviter à prendre le thé.


Après notre séparation à Hopa, je m’approche de plus en plus de la frontière géorgienne en direction de Batoumi. Une file de camion de bien 15km je dirais s'étendait jusqu'à la frontière. c'était assez impressionnant, je voyais des plaques turques, georgiennes, azeri, kazakh, ouzbek, iranienne et même turkmène. 

Mon passage de frontière s'est fait sans encombre. J'étais surpris en sortant du poste de voir un grand drapeau européen à côté du Georgien. Je savais que la Georgie souhaitait un rapprochement de l’UE mais je ne pensais pas qui serait affichée aussi clairement. 


La georgie c’etait franchement bien, je dis juste “bien” parce que j’ai pas eu une très bonne météo et je pense que ca aurait ete mieux par beau temps.

Grâce à Emre, président de l’association Time to Help France, je serais hébergé à Batoumi et à Kutaisi dans une école, c’était franchement cool je pourrais dire que j’ai dormi dans une école juste à côté des salles de classe ! 

Les paysages et la gastronomie georgienne sont super depuis Batumi j’avais vue sur la mer noire en plus des Montagnes enneigées au nord c’était incroyable !

Les khachapuri et khinkali sont deux spécialités incroyables. Pour ma part j’ai un faible pour les khachapuri sorte de pain avec du fromage ou à l'œuf. Y font aussi une sorte de viennoiserie fourré au pois chiche plutôt bon et très pratique à manger et surtout très bon marché. La vie en Georgie est effectivement très abordable. Une course en taxi dans la capitale coûte pas plus de 5 euros la plupart du temps et un billet de métro vaut 2 lari de mémoire soit quelques centimes.


Entre Kutaisi et Tbilissi qui est une étape que j’ai faite en deux fois je me suis vraiment mis dans une situation pas très confortable en attaquant un col de 900m par l’autoroute. J’ai commencé la journée par énormément d’eau avec une pluie diluvienne et des zones inondées. Dans une ville j’ai dû passer sous un pont ferroviaire ou l’eau s'était accumulée au point que 2 véhicules s’y sont retrouvés complètement bloqués. J’ai réussi à traverser à vélo avec l’eau qui m’est arrivée a un peu plus de la moitié du tibia, ce qui m’a valu quelques applaudissements des passants autour de la scène.


Rapidement après, la neige devenait de plus en plus présente. Heureusement la route était déneigée mais ensuite l'autoroute était devenue complètement inexistente et c’est transformé en petite route étroite toute pourrie avec énormément de trafic et évidemment en côte avec en plus de la neige qui commençait à tomber, des véhicules bloqués, et la police. Un policier m’avait même crié quelque chose alors qu'il passait en voiture dans l’autre sens. Bon rien ne m'interdisait d'être là mais je comprends d’un point de vue extérieur que ca parrait pas comme étant l’endroit idéal pour faire sa petite sortie à vélo…

Tant bien que mal je me dépêche de faire ce col en retrouvant au passage ma marraine et son fils qui sont passés m’encourager en voiture sur leur route vers Kutaisi. 

Après avoir passé le col, je descends à toute allure dans la nuit georgienne a la meme allure que les véhicules devant moi, c’est la que je dit merci au frein hydraulique, à mes lunettes Cairn et a ma lampe frontale Stoots qui sont clairement gamechanger dans ces situations.

Le lendemain, après une bonne nuit au chaud dans un hôtel d’une petite ville complètement recouverte par la neige, j'arrive à Tbilissi complètement crevé des 130km que je viens de faire.


Après quoi je suis resté une bonne semaine à Tbilissi avant de prendre mon premier vol de l’aventure direction Aktau au Kazakhstan.


Je ne porte plus mon ordinateur portable avec moi. Il m'est donc plus difficile de re rediger mais j'espere pouvoir vous compter la suite de l'aventure prochainement !



Achille Delfour

le 27/1/2025



2 comentários


François Barbot
François Barbot
31 de jan.

Merci Achille pour tes dernières descriptions détaillées de ta traversée en Turquie. Il est évident que durant ces journées souvent chargées avec des conditions loin d'être confortable tu n'as pas le temps de rédiger aussi souvent que tu le voudrais. Cela fait pratiquement 6mois que tu es parti et je me pose la question de ton endurance....Tu as subi des épreuves(le froid, la neige, la fatigue, le danger de certaines routes) qui t'on surement découragé. J'exagère un peu mais le Vendée Globe me parait moins risqué à coté de ton fabuleux projet!! Je continue à te suivre sur la carte du site Kairos. Prends bien soin de toi Achille et à très bientôt! François😉

Curtir

Nadine Portet
Nadine Portet
30 de jan.

Bravo Achille, on ne se connaît pas mais je suis de tout cœur avec toi, tu réalises en quelque sorte un rêve que je n’ai pas eu la chance de réaliser parce que j’ai pris un autre chemin, je suis fière de ce que tu fais et tu nous transportes avec toi à chaque fois que tu postes un compte rendu, merci et surtout prends soin de toi

Curtir
bottom of page